Carnet de Marius, caporal au 54ème bataillon
de chasseurs, la réserve du 14ème BCP où il a effectué son service
militaire de 1907 à 1909 ( le service était alors de deux ans).
Rappelé lors de la mobilisation du 4 août 1914, il s'embarque par train
avec son bataillon dans la gare de St-Michel-de-Maurienne, direction le
front.
Le bataillon combat, comme beaucoup de vérinois, au col de la Chipotte. Puis c'est direction le nord, la "course à la mer".
Dans son petit carnet très bien écrit, nous suivons Marius du 23 août au 9 octobre 1914.
Il est alors dans le Pas de Calais, non loin de Lens lorsque le
bataillon reçoit l'ordre de venir au secours de la 10ème division de
cavalerie.
Pour cette mission de sauvetage réussie, les cavaliers les nommeront le
"bataillon d'élite", malheureusement pour Marius, c'est la dernière page
de son carnet!
" 9 octobre 1914 Réveillé à 5 heures
je reprends la queue de la casserole pour
faire chauffer le café que j'avais eu soin de conserver la veille. On le
boit avant de sortir et on part.
(...)"
Le soir, la guerre était finie pour Marius et la section qu'il commandait.
Heureusement pour lui et pour l'histoire, il n'est pas mort ce jour-là.
En réalité son journal est un travail de mémoire réalisé en captivité,
il a été rédigé en 1915 et non directement dans le vif de l'action.
A lecture, on sent qu'il a eu le temps de réfléchir à son écriture.
Quant aux faits et anecdotes, malgré le recul on peut penser qu'ils sont
fiables, le carnet est quasi contemporain de l'action.
Le Journal de Marche du bataillon n'existant plus, pour retracer le
parcours de ces soldats, il ne reste guère que ce genre de témoignage ou
les références dans les journaux de division (les dates et lieux
correspondent, ce qui renforce la fiabilité du récit)
il raconte en détail sa capture et le rôle des officiers (ordres contradictoires et surtout absents de la zone du combat).
il est intéressant de noter qu'il a écrit sur un carnet allemand et que
figure à la fin, les noms et coordonnées de ses chasseurs (probablement
pour garder le contact après guerre).
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